Le projet de recherche GIP « Transhumanisme(s) et droit(s) » mené par Madame Amandine Cayol, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles (ICREJ – UR 967) et Madame Emilie Gaillard, maître de conférences HDR en droit privé (Arènes – UMR 6051), débuté le 1er avril 2019 s’est achevé le 1er septembre 2021. Découvrez le rapport final et le résumé de ce projet en fin d’article.
L’objet de la recherche « Transhumanisme(s) et droit(s) » consiste à sonder les multiples facettes de la pensée et des réalisations transhumanistes. La question n’est pas tant de savoir qui a raison ou qui a tort, si cela est possible ou pas. L’important, pour le chercheur, est d’être à l’écoute des grandes transformations de son époque. L’important, pour les juristes que nous sommes, est d’anticiper d’éventuels glissements imperceptibles qu’il convient d’encadrer dès à présent, avant que des systèmes de dérives et de déviances ne se soient déjà mis en place sans avoir été réellement pensés. Il importe donc d’interroger le fondement de nos règles de droit afin de pouvoir les adapter à une société en profonde évolution. Le projet transhumaniste d’amélioration(s) et de métamorphose(s) systémique(s), tant de la condition humaine que de notre civilisation, met en effet à mal les catégories anthropologiques qui sous-tendent, selon de nombreux auteurs, les notions fondamentales du droit. Il apparaît aujourd’hui particulièrement nécessaire de mener des recherches aux confins de l’éthique et des droit(s). Il importe de nommer, pour normer, les points de rupture et de désynchronisation entre l’état du droit positif et les recherches menées par les transhumanistes.
Le transhumanisme est une idéologie qui tend à vouloir augmenter les capacités physiques et cognitives de l’homme en recourant, notamment, à la fusion entre l’homme et la machine. Loin de relever du pur scénario de science-fiction, plusieurs annonces de recherches prenant appui sur la convergence NBIC (Nano-Bio-Info-Cognitif) sont actuellement à l’œuvre et posent déjà question.
Ce projet de recherche sonde les défis et les enjeux liés à une métamorphose des catégories juridiques sous l’effet de transformations des soubassements anthropologiques de notre civilisation. La démarche est résolument pluridisciplinaire et inscrite dans la transversalité juridique.
Il s’agit de confronter les thèses pro et anti-transhumanistes, notamment grâce à des enquêtes de terrain. Les analyses portent à la fois sur le droit public et sur le droit privé, sur des notions transversales et systémiques (telles que les droits de l’homme) et sur des concepts relevant de domaines plus spécialisés, y compris émergents (roboéthique, propriété du corps humain, droit des générations futures).