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© Dilok Klaisataporn

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Face à l’instabilité du monde contemporain, aux violences internes et externes, à une montée des conflictualités et du développement des nouvelles technologies qui défient les démocraties, le programme va mener une réflexion pluridisciplinaire en droit (privé, public, histoire du droit et sciences politiques), histoire et neuropsychologie, associée à une praxis de diffusion de la thématique de la paix.

Au-delà de l’intérêt de ces questions dans le champ de la santé, les études neuropsychologiques et cognitives de la mémoire permettent d’éclairer les approches socio-historiques et juridiques dans la construction des politiques mémorielles et la construction des conditions d’une paix durable. L’objectif est donc d’appuyer la recherche juridique et historique sur les données neuropsychologiques pour mieux comprendre les conséquences sur les victimes d’atteintes aux droits de l’homme, y compris dans une dimension transgénérationnelle.

Les travaux de la Chaire ambitionnent de questionner et analyser les conditions de la paix et de conservation de la paix pour mieux construire l’avenir et relever les défis du monde contemporain en s’appuyant sur des recherches en droit, en histoire et en neuropsychologie, et sur l’expérience d’un territoire, La Normandie, fortement marquée par la seconde guerre mondiale. L’approche mémorielle au cœur de la chaire est ancrée dans un objectif prospectif afin de mieux fonder et de mieux forger la paix dans un contexte de mutations stratégiques. Il y a donc deux axes, la mémoire et les défis de l’avenir indissociables.

Chaque axe comporte deux thématiques.

Dans un premier axe, le projet de chaire entend allier les recherches en droit et en histoire pour d’une part déterminer et diffuser les contours de la paix (militaire, civile et sociale) et d’autre part identifier les outils variés de pacification au cours de différentes périodes historiques et de comprendre le processus de paix. Il s’agira aussi de développer la question des règlements pacifiques des différends imposés par la Charte des Nations Unies, laquelle induit un volet diplomatique important, et une place particulière de la Justice, qu’elle soit pénale (interne / internationale), civile (réparations) ou transitionnelle, questionnant la nécessité de juger. Par ailleurs, le projet entend considérer mémoire individuelle et mémoire collective, à partir des apports des travaux menés en Neuropsychologie sur la mémoire traumatique, notamment dans le cadre du programme 13-Novembre et intégrer les travaux en sociologie de la mémoire.

Dans un second axe, le projet de chaire doit s’attacher à questionner la conservation de la paix et relever ses défis ou à tout le moins poser des éléments pour maintenir la paix.  Il s’agit aussi de questionner les exigences de paix et développer une éducation et une culture de la paix dans une société contemporaine de plus en plus inclusive et tributaire des nouvelles technologies. Dans une période plus récente, les attentats terroristes du 11 septembre 2001, ceux qu’ont connus Paris et sa proche banlieue en 2015 ont conduit à de nouvelles études à l’Université de Caen Normandie en neuropsychologie (https://www.unicaen.fr/programme-13-novembre-point-detape-5-ans-apres-le-demarrage-du-projet/) qui intègrent parfaitement l’objet scientifique de la chaire proposée. La chaire entend questionner l’interaction entre la paix et le respect de l’Etat de droit, la paix et la garantie des droits de l’homme, la paix et l’égalité des sexes et confronter la situation de paix à la protection des droits fondamentaux de la personne humaine. Les défis actuels et à venir des déplacements de population, lesquels peuvent être internes ou internationaux, répondre à des préoccupations liées à des questions économiques (travailleurs), écologiques, ou à des mouvements contraints (droit des réfugiés et déplacés internes) ainsi que des représentations individuelles et sociales qui en sont faites, sont au cœur de la chaire qui là encore entend croiser histoire, droit et neuropsychologie.

Formation

Ce projet fait rencontrer et débattre spécialistes universitaires, membres de la société civile, étudiants de toutes disciplines, nationaux et internationaux, lycéens et collégiens, afin de comprendre comment le rôle du droit dans la construction d’une paix durable est éclairé par la neuropsychologie au travers aussi de l’histoire, dans l’objectif de développer une « Mémoire de l’avenir de la paix », d’améliorer le présent et de relever les défis du futur. Il développe des formations :

Ce Diplôme Universitaire (DU) propose une formation approfondie sur les Droits de l’Homme, couvrant leurs sources, institutions et garanties, ainsi que leurs liens avec les enjeux de paix. Il inclut un module spécifique sur l’éducation aux Droits de l’Homme, abordant les principes fondamentaux et les outils d’éducation non formelle. En s’appuyant sur des disciplines complémentaires comme l’histoire et les neurosciences, cette formation restitue des expériences sociales et intellectuelles enrichissantes.

Le DU établit un lien concret entre Droits de l’Homme et Paix, et s’adresse à un large public. Il attire :

  • Étudiants en formation initiale : ceux inscrits en droit, histoire, sciences politiques, sociologie, philosophie, ainsi que les candidats préparant des concours de la fonction publique.
  • Professionnels en formation continue, tels que :
    • Éducateurs et enseignants : intervenants en collèges et lycées sur des matières comme l’éducation civique, HGGSP, HLP, ou encore éducateurs et acteurs sociaux.
    • Chefs de projet humanitaire et en développement : spécialistes des secteurs liés à la paix, à la sécurité, à la migration, dans des ONG, OIG ou auprès de partenaires techniques et financiers.
    • Professionnels du droit : juristes en Droits de l’Homme, intervenants en milieu pénitentiaire, médiateurs et spécialistes de la protection des migrants.
    • Acteurs de la liberté d’expression : journalistes, militants, reporters et photo-reporters.

Ce DU apporte une valeur ajoutée unique : il combine des connaissances académiques solides avec une approche pratique, répondant aux besoins des étudiants et des praticiens. Il constitue ainsi une formation de référence pour ceux qui souhaitent approfondir leurs compétences dans des domaines essentiels et contemporains.

L’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, avec le soutien de la Région Normandie et de l’université de Caen-Normandie, organise chaque année au mois de juin l’Université de la paix.

Ce programme a été créé en 2000, d’abord par le Barreau de Caen, puis porté par l’université de Caen Normandie et, depuis 2009, par l’Institut. Ces Universités de la Paix réunissent chaque année une trentaine de jeunes francophones âgés de 20 à 28 ans, d’un niveau allant de la L3 au doctorat, venant de tous les continents. Durant une semaine, ils suivent des formations dispensées par des experts (praticiens ou académiques) et approfondissent leurs réflexions autour du thème annuel, lequel évolue chaque année.

Les dernières éditions ont porté sur des questions variées comme Peine de mort et Paix (2022) ou encore Migrations et Paix (2021). D’autres sujets ont été abordés antérieurement : Enfants et Paix (2019), Justice pénale internationale et Paix (2018), Le maintien de la Paix (2017), Les droits culturels facteurs de Paix (2016), Négocier la Paix (2015), Combattre pour la liberté (2014), etc.

Ce programme, déjà existant et solide, est un soutien de la Chaire. Le nombre restreint de participants (30), offre un cadre privilégié, tout à la fois pour des réflexions thématiques, des échanges et des exercices pratiques de simulations. Le rattachement de ces Universités de la Paix à la Chaire introduit les réflexions pluridisciplinaires et de renforce davantage la formation non-formelle.

Diffusion

Les résultats de la Chaire sont diffusés auprès de la société civile avec le partenariat essentiel de l’Institut international des droits de l’homme et le rôle de la Région Normandie dans la diffusion de la culture scientifique.

Grâce au partenariat approfondi avec les institutions régionales normandes, des évènements existants ou nouveaux seront valorisés et permettront une diffusion élargie des différentes actions de la Chaire. Cela mettra en lumière et assurera de la visibilité aux recherches et publications des chercheurs associés à la Chaire.